Le nazisme est tout d’abord un mouvement socialiste, ouvrier. Il y a une grande porosité entre les communistes et les nazis même si les deux parties se détestent mutuellement.
Dès 1922, Hitler définit le socialisme comme un dévouement inconditionnel à la nation allemande : « Celui qui est prêt à faire sienne la cause nationale, dans une mesure telle qu’il ne connaît pas d’idéal plus élevé que la prospérité de la nation ; celui qui a compris que notre grand hymne Deutschland über alles signifie que rien, rien dans le vaste monde ne surpasse à ses yeux cette Allemagne, sa terre et son peuple, son peuple et sa terre, celui-là est un socialiste ». Le national-socialisme donne à l’État la mission de « satisfaire les légitimes besoins des classes laborieuses en se fondant sur la solidarité raciale » et vise à susciter « un esprit communautaire et social, s’épanouissant au sein d’une économie nationale fondée sur la responsabilité individuelle et encadrée par l’État ».
Joseph Goebbels qualifie le nazisme de « bolchévisme national et de vrai socialisme », permettant aux classes sociales de vivre ensemble au lieu de les dresser les unes contre les autres.
Les nazis considèrent que le capitalisme porte tort aux nations par la finance internationale, la domination économique des grandes entreprises et l’influence des Juifs.

Cependant, Hitler, par pragmatisme et opportunisme politique, accepte les financements d’industriels et de bourgeois inquiétés par la montée du communisme. Cela permet aux parti de disposer des fonds nécessaire à sa prise du pouvoir, et le contraint à abandonner certaines revendications puis à éliminer sans pitié les courants par trop « socialisants » faisant peur aux grand bourgeois et à l’armée.
Le nazisme, dont la doctrine va à l’encontre de l’idée d’égalité des hommes, n’envisage pas d’éliminer la propriété privée, ni les différences de classes sociales. Il souhaite par contre fournir des salaires décents aux travailleurs, et éviter la lutte des classes en unissant les patrons et les travailleurs au sein de la communauté du peuple (Volksgemeinschaft).

Enfin l’état nazi est un état dirigiste. Hitler n’a pas confiance dans le capitalisme égoïste de la grande bourgeoisie d’affaires qui « ne connaissait rien d’autre que les profits. La Patrie n’est qu’un mot pour eux », et préfère une économie dirigiste subordonnée aux intérêts du peuple. Il pense que le seul moyen de maintenir la sécurité économique était d’avoir un contrôle direct sur les ressources plutôt que de dépendre du commerce international.
D’où :

  • La mise en œuvre d’une politique de grands travaux tel que la construction d’autoroutes, de routes, de logements, le creusement de canaux fluviaux, le défrichement et l’assèchement pour agrandir l’espace agricole.
  • La prise en main de l’organisation du travail et de l’économie. À partir de septembre 1936, les nazis mettent en place un « plan de quatre ans » prévoyant la fabrication de produits de remplacement (les ersatz), l’exploitation et l’importation des matières premières, la mobilisation de la main-d’œuvre, le contrôle des prix et des devises. La sortie des capitaux (capital et bénéfices) étrangers investis en Allemagne est interdite. La petite et moyenne propriété agricole (moins de 125 hectares) devient indivisible, elle ne peut être vendue et elle est insaisissable. Les prix et les quantités des produits agricoles sont fixés.
  • Le régime Nazi or organise la vie sociale, offrant des avantages sociaux aux travailleurs tels qu’un logement subventionné, des camps de vacances à faible coût, des programmes sportifs et des installations d’usines plus agréables. Le peuple est embrigadé dans des corporations professionnelles, sportives, culturelles ou de bienfaisance, et il communie à travers les défilés, rassemblements et rituels en tout genre.
  • La contestation est éliminée par des purges au sein du parti, une interdiction des autres parties politique et une arrestation de tous les dissidents.

Si dans les innombrables textes et discours du régime nazi, on remplace nazisme par communisme, juif par bourgeois, aryen par prolétaire, on obtient une forte similitude avec le régime bolchevique.

Par ailleurs si on  définit la droite et la gauche politique, traditionnellement, la gauche prône les valeurs d’égalité, de fraternité, de solidarité, de progrès, d’insoumission, elle défend la protection des personnes en difficulté et des droits des travailleurs et souhaite un rôle important de l’État dans les domaines de l’éducation et de la santé.
La gauche considère qu’il ne peut y avoir de bien-être individuel qu’au sein d’une société harmonieuse. La réussite collective précède et conditionne la réussite individuelle.

Par opposition, la droite prône les valeurs d’autorité, de liberté, d’identité nationale, d’ordre social, de sécurité, de conservatisme, de tradition, elle veut accorder le plus de liberté possible aux entreprises et limiter le rôle de l’État.
La droite part de l’individu et considère qu’une société harmonieuse est le fruit, ou la somme, de la réussite ou du bien-être individuel.

En synthèse le nazisme, porte un nombre très importants de valeurs sociales et étatique des mouvements socialiste de gauche et ne garde que principalement l’ordre nationale de la droite. Le nazisme serait donc un parti  d’extrême gauche ? Un communisme nationaliste teinté de paganisme ?