L’état est une émanation du peuple pour organiser la nation et apporter la structure maintenant la nation homogène et intègre. Sans état, ce serait l’anarchie qui résulterait irrémédiable à la loi du plus fort.

L’état c’est Vous, c’est Nous.

Un état doit avoir pour objectifs principaux d’assurer la sécurité, la prospérité et le bonheur de son peuple.

La sécurité

L’état doit pourvoir au maintien de l’intégrité de notre territoire et de nos intérêts de par le monde. Il s’agit de la sécurité extérieure confiée aux armées.
Ses armées représentant la force du peuple, elles doivent être impérativement nationales et autonomes.
Le peuple pour ne pas être démuni face à une agression, pour comprendre et prendre son rôle, doit y être instruit et devenir une composante essentielle de nos armées. C’est l’objet de la conscription ou d’un service équivalent pour une durée déterminée, puis du rôle de militaire réserviste pour le reste de sa vie. C’est le retour du citoyen soldat.
Il doit bien sûr aussi y avoir une armée professionnelle pour tous les métiers nécessitant une expertise pointue et une stabilité des effectifs (l’aviation, la composante nucléaire, les forces spéciales, …)

L’état est aussi garant de la sécurité intérieur en mettant en œuvre les polices. Là aussi, tout comme pour les armées, le peuple doit y être représenté, les polices seront donc nationales et autonomes. Pour que les polices restent au service du peuple, le peuple doit aussi y servir par ces deux moyens :

– la conscription pour une durée déterminée puis un rôle de policier réserviste pour le reste de sa vie.
– L’intégration volontaire dans la milice citoyenne.

Nous voyons que par ces deux leviers sur la sécurité extérieure et intérieure l’état à un rôle prépondérant sur notre autonomie. Par l’intégration du peuple dans ces composantes, nous nous assurons de notre liberté contre toute dérive de l’état tout en complétant de manière importantes les forces professionnelles et en minimisant les coûts – les conscrits, réservistes et miliciens étant faiblement rétribués – et en étant totalement partie prenante de notre sécurité. L’état et le peuple construisent leur résilience.

Pour garantir notre indépendance l’état doit prendre en main sa propre fourniture d’armement. Des manufactures publiques doivent être mises en place pour développer et fabriquer tout notre armement (du léger au plus lourd), munitions incluses. Si pour des choix économiques nous n’assurons pas le développement de certains équipements, nous devons impérativement en assurer la fabrication et la maintenance.
En plus de nous garantir l’autonomie, cela nous permet de disposer d’une véritable filière industrielle locale avec tous ses avantages sur le marché du travail et sur la balance commerciale des imports/exports.

Enfin la sécurité c’est aussi les relations avec les autres nations, c’est la politique étrangère. L’état est donc le gestionnaire de la diplomatie, cela va de la défense de nos intérêts financiers à l’étranger, de la gestion des crises pour éviter les conflits, à la diffusion de la culture et des valeurs de la nation. En plus du corps diplomatique, chacun d’entre nous, voyageant, travaillant à l’étranger est l’ambassadeur de la nation.
Les choix structurants de politique étrangère seront soumis à l’approbation du peuple.

La prospérité

Le but de vivre ensemble dans une nation est de nous apporter de la prospérité, c’est donc le rôle premier de l’état une fois que la sécurité est assuré. Enrichir le peuple et non pas l’état ou ses serviteurs c’est garantir à chacun un revenu en contrepartie de sa contribution à la nation.

L’état doit donc assurer les services publics nécessaires à tout le monde. Nous allons retrouver principalement  les services de communication, de télécommunication, d’énergie, d’alimentation, de régulation. Pour leurs mises en œuvre l’état gère les taxes et impôts.

Les voies de communication (aérienne, ferrée, fluviale, routière) à l’intérieur de la nation doivent être créés, entretenues et gérées par l’état. L’état doit s’assurer de l’efficience des moyens globaux, il ne faut pas gaspiller inutilement de l’argent au niveau national mais la rentabilité au niveau local n’est pas nécessaires – les voies rapportant de l’argent financeront celles qui en perdent mais désenclavent des espaces de la nation –
De manière pragmatique cela signifie que l’état doit nationaliser l’ensemble des autoroutes, routes, voies ferrées, voies fluviales, aéroports et doit créer des compagnies publiques aériennes, de chemin de fer, de transport routier (marchandises et personnes), métro … pour assurer un service public national. Une partie du personnel pouvant être des conscrits assurant un service non militaire.

Un autre point fondamental dans notre ère moderne est la télécommunication. Aujourd’hui les infrastructures réseau et téléphonique sont indispensables. Elles doivent donc appartenir au peuple. Toutes les infrastructures de télécommunication doivent être nationalisé, déployé et maintenu par l’état, cela évitera la redondance inutile dans les centres urbains et les zones blanches dans les campagnes.
Une compagnie publique de télécommunication devra être créée pour rendre le service minimum de téléphonie et d’internet à la nation et s’occuper de tous les besoins de l’état. Les compagnies privées apporteront les services à valeurs ajoutés

La gestion de l’énergie est un autre point sensible. L’état doit nous garantir une énergie disponible tout le temps et à bas coût. Que soit l’accès aux énergies carbonée (gaz, pétrole) ou électrique.
Des moyens de production nationaux doivent être mis en place pour que l’on soit le plus autonome possible tel que :

– Le nucléaire civil qui nous permet de disposer d’électricité en tout temps, avec un coût raisonnable et une empreinte écologique de moins en moins nocif (projet ITER de fusion nucléaire sans radioactivité)
– des énergies renouvelables (éolien, turbine sous-marine, panneau photovoltaïque ….) pour diminuer notre empreinte écologique mais sans dogmatisme idéologique et notamment en travaillant sur les besoins au niveau local voir individuel. En favorisant une forme d’autonomie énergétique personnelle, une résilience énergétique – maitriser sa consommation et consommer sa production –
– La nationalisation des compagnies pétrolière et la gestion des contrats pétroliers d’état à état pour annihiler les effets du marché sur l’économie du pétrole. Les recherches sur le substitut à ce pétrole doivent être ultra-prioritaires pour limiter notre dépendance.

Le dernier point crucial est notre indépendance alimentaire. L’état doit mettre en œuvre une politique agricole qui permet à la nation d’être autosuffisante sur les produits de base, tout en garantissant une agriculture saine dans sa production et honorable dans sa manière de traiter les hommes et les animaux. L’état doit rendre ses lettres de noblesse à un métier qui répond à note besoin physiologique de nous nourrir.
L’état doit encourager l’agriculture en la protégeant de l’importation à bas coût, de la mainmise des centrales d’achat et de l’agro-industrie.
L’état doit définir les plans de production au niveau national, garantir des prix minimum, favoriser la consommation locale.
Une politique de santé alimentaire doit être mise en œuvre dégagée de tout lobby, pour aider le peuple à s’approprier son alimentation

– Diminution drastique du prêt à manger industriel
– Encouragement des petits artisans de l’alimentation
– Revue des besoins nécessaires en protéine animale, végétale pour l’équilibre alimentaire (« Favoriser un bon steak par semaine ou tous les quinze jours plutôt qu’une mauvaise viande quotidienne »)
– Compréhension du juste prix des produits de qualité

Une agriculture de complément doit être créée en favorisant les jardins « ouvrier » et les jardins individuels toujours dans un souci de résilience et de compréhension de ce qu’est le rôle du paysan. L’état doit aider à l’accès aux terres « agricoles » pour ses petits jardins qui ne doivent servir qu’à sa propre consommation ou à un troc pour ne pas concurrencer nos paysans.

L’état doit favoriser en tout point son peuple envers et contre les puissances d’argent, les oligarchies, les firmes multinationales. C’est son rôle de régulateur et de protecteur.
Les frontières doivent avoir un sens physique et l’application de taxes douanières protègent notre nation. Des inspecteurs s’assurent de la santé et de l’équité des travailleurs salariés. La priorité nationale est arbitrée par l’état pour toutes délocalisations, fermetures justifiées par la seule maximisation des profits. L’état encourage la libre entreprise individuelle et lui donne sa préférence face aux grosses entreprises.

L’état doit bien sûr prélever des taxes et impôts pour financer les services publics et son action. L’état doit se montrer économe dans son fonctionnement et dans ses ambitions.
Le budget doit donc être réaliste pour ne pas étrangler le peuple quitte à reporter dans le temps les investissements moins prioritaires. Le budget doit tenir compte de la participation du peuple à un maximum de tâches et travaux pour diminuer l’impact financier.
La gestion de l’état doit être saine, il ne doit pas recourir à des emprunts privées, il ne doit pas avoir un train de vie fastueux, il devra même être parcimonieux donnant ainsi l’exemple de la sobriété à tout un chacun.
Les impôts devront être payés par tous, proportionnellement à son revenu et sa vie familiale. Payer l’impôt c’est être un citoyen responsable mais il faut être sûr de sa destination et être en accord avec celle-ci. Le référendum permettra de faire valider régulièrement par le peuple, le niveau des taxes et des impôts ainsi que le plan budgétaire prévisionnel afférant.

Le bonheur

Après la sécurité et la prospérité, l’état doit apporter le bonheur à son peuple.
Cela signifie d’une part qu’il doit y avoir une équité entre tous. C’est l’objet des lois, qui doivent être validées par le peuple et dont l’application est contrôlée par les polices. Enfreindre la loi, c’est rompre l’équité et c’est à la justice de juger cette infraction.
L’état doit donc rendre la justice, de manière impartiale, en application des lois et de la volonté populaire.

Un Peuple, des Lois, une Justice pour vivre ensemble dans la Nation

D’autre part le bonheur c’est aussi l’absence de souci matériel, l’état y travaille déjà fortement par l’apport de la sécurité et de la prospérité, mais il doit aussi y contribuer par le biais social.
C’est l’accès aux soins pour tous.
C’est un logement pour tous adapté à la taille de la famille et au lieu de travail.
C’est de favoriser l’intégration dans la communauté pour que chacun y contribue et bénéficie ainsi à son tour de tous ses avantages.
C’est un système scolaire chargé de transmettre des connaissances et de développer des compétences en fonction des besoins futurs de la Nation. Ce n’est plus un système éducatif.
C’est un état qui rend son peuple fier d’être lui-même et de faire partie d’une communauté soudée aux valeurs partagées.
C’est un état qui rend et laisse libre le peuple de penser par lui-même, qui favorise le débat contradictoire, qui permet la pratique de son culte sans ostracisme et sans ostentation, qui préserve la sphère privée de chacun.

Charles Maurras donne cette vision intéressante de l’état social :

Le nationalisme sous-entend une idée de protection du travail et des travailleurs, et l’on peut même, au moyen des calembours qui sont fréquents en politique, y faire entrer l’idée de nationaliser le sol, le sous-sol, les moyens de production. Sans calembour, un sentiment national plus intense, avisé par une administration plus sérieuse des intérêts nationaux, en tant que tels, pouvait introduire dans l’esprit de nos lois un compte rationnel des fortes plus-values que la société ajoute à l’initiative et à l’effort des particuliers, membres de la nation. Cette espèce de socialisme nationaliste était viable à condition d’en vouloir aussi les moyens, dont le principal eût dépendu d’un gouvernement fortement charpenté. Si l’État doit être solide pour faire face à l’Étranger, il doit l’être bien davantage pour résister à cette insaisissable étrangère, la Finance, à ce pouvoir cosmopolite, le Capital.

Charles Maurras (2 août 1914)

En synthèse l’état dispose des fonctions régaliennes pour gérer

  • La sécurité : avec l’armée, la police et la diplomatie
  • La prospérité : avec les impôts
  • Le bonheur : avec la justice

Il met à disposition les services publics essentiels de communication, de télécommunication, d’énergie, d’alimentation et de régulation. Enfin l’état contribue au bonheur du peuple par son action sociale.
L’état accepte son contrôle par le peuple via les élections avec un engagement des élus sur leurs actions et résultats, l’utilisation régulière des référendums pour prendre en compte l’avis du peuple, et la participation du peuple dans l’ensemble des éléments étatiques (principe de la conscription, des services rendus, du volontariat,…)